Après son geste tragique à Paris, le 16 juillet 1982, Patrick Dewaere repose depuis dans le petit village de Saint‑Lambert‑du‑Lattay, en Maine‑et‑Loire. Ce village de seulement 2000 habitants, niché dans la région des Pays de la Loire, devient un lieu de mémoire discret et cher à sa fille, Lola. Élue par la famille pour y accompagner ses derniers instants, la commune incarne pour Dewaere un retour à la simplicité, une respiration loin des projecteurs.
Un refuge familial chargé d’émotion
La maison d’Elsa (Élisabeth Malvina Chalier), la mère de Lola, constitue le point central de cette vie paisible entre deux tournages. Anne Chalier, la mère d’Elsa, se souvient : « Dans cette bâtisse chargée d’histoire, il appréciait de faire une pause… » Préservée au fil des siècles — entre guerres de Religion, Révolution et conflits internes — cette demeure, adossée aux collines ligériennes, offre le décor idéal à la solitude et à la créativité du comédien.
Un quotidien simple et authentique
Anne Chalier dépeint avec tendresse un homme ancré dans le quotidien : « Il vivait ici comme une personne normale… il donnait des coups de main, faisait les courses, s’occupait du jardin, des enfants… » À mille lieues de l’effervescence médiatique parisienne, Patrick trouvait dans ces moments partagés les instants de normalité essentiels à son équilibre.
Un artiste aux multiples talents
Au‑delà de son charisme à l’écran, Dewaere déployait une créativité foisonnante lorsque personne ne le regardait : piano, guitare, accordéon, compositions musicales, peinture… Un vrai touche‑à‑tout. Anne se souvient : « Il était doué pour tout… un excellent peintre… » Une sensibilité authentique et créative qui trouvait dans la campagne ses racines et sa source.
Le projet viticole avorté
Passionné par le terroir angevin, il envisageait de s’investir dans un petit vignoble familial. « Cela le tentait », se remémore Anne ; mais le rythme de sa carrière l’en empêchait. Ce désir illustre sa volonté d’un enracinement concret, d’une création liée à la terre et au passé régional.
Lola, entre lien intime et repères
Pour Lola, Saint‑Lambert‑du‑Lattay est bien plus qu’un lieu de mémoire : c’est là qu’elle a grandi avant de rejoindre Paris avec sa mère. L’enfance dans ce village a nourri son imaginaire, bercée par la bienveillance et la discrétion des habitants :
« Les gens savaient bien sûr qui était mon père… mais c’est arrivé très rarement… »
Un équilibre entre notoriété et normalité, dans une communauté discrète et respectueuse.
Une fibre artistique transmise
Lola raconte son goût précoce pour la création — caméscope, sketches, organisation de spectacles improvisés avec ses cousins. Elle questionne : « Est‑ce héréditaire ? Je ne sais pas… » Toutefois, ces premiers pas dans le spectacle en famille démontrent que le goût de la création coule dans ses veines, comme un prolongement de l’âme de son père.
Un tableau récapitulatif : villages et figures de mémoire
Date | Événement | Lieu |
---|---|---|
16 juillet 1982 | Décès de Patrick Dewaere | Paris |
Inhumation | Repose à Saint‑Lambert‑du‑Lattay | Village, Maine‑et‑Loire |
Années 1979‑1982 | Présence lors des tournages | Maison familiale, village |
Circa 1980 | Idée de projet viticole | Domaine familial |
1982‑1990s | Enfance de Lola | Village |
Pourquoi ce village touche‑t‑il au cœur ?
Saint‑Lambert‑du‑Lattay concentre plusieurs dimensions : la mémoire intime, la nature, un projet de vie apaisé, transmis via la famille d’Elsa et vécu intensément avec Lola. Ce microcosme rural incarne une parenthèse de simplicité, bien loin de la célébrité, mais riche de vie et de partage.
Un ancrage contre l’anonymat
Dans une carrière marquée par la lumière et la pression, ce retour à la campagne est une respiration. En s’immergeant dans la vie villageoise, Dewaere affirmait un besoin d’ancrage, de reconnexion à des valeurs simples : solidarité, discrétion communautaire, lien familial.
Transmission et souvenir
Lola grandit dans ce décor paternel, façonnant sa propre identité artistique. En incarnant la mémoire discrète de ce lieu, elle perpétue le lien entre passé et présent, entre ombre et lumière. Le village devient substrat d’histoire et de formation personnelle.
Un village mémoire, un lieu de vie
Saint‑Lambert‑du‑Lattay n’est pas qu’un lieu de repos pour Patrick Dewaere. C’est un espace de vie, de ressourcement, un décor d’émotions et de création. Pour Lola, cette terre familiale, ce paysage champêtre, sont autant de marqueurs d’identité. Là, la mémoire s’ancre et se transmet, enveloppée de la simplicité d’un petit village où l’on respecte la discrétion autant que l’histoire.
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