À l'occasion du traditionnel « Numéro Sexe » des Inrocks, de nombreuses figures publiques se livrent avec une sincérité rare sur leur rapport à la sexualité. Parmi elles, l'humoriste et comédienne française Nora Hamzawi offre une réflexion originale sur le lien étroit entre humour, désir et plaisir intime.

Le rire comme déclencheur du désir

Dans les colonnes du magazine, l’artiste confesse : « Dans mon couple on rit beaucoup, et c'est hyper important. Le rire, c'est proche du sexe et de l'intime. Si tu ne ris pas, il y a des chances que ta vie sexuelle soit moins intéressante ».

Elle poursuit en insistant sur la spontanéité du plaisir : « J’ai besoin que le sexe soit une surprise, que ce soit lié à de la joie, à un moment ».

Entre fantasmes et confidences sensuelles

Nora Hamzawi évoque également ses fantasmes avec une finesse intellectuelle et artistique : « Je me suis récemment surprise à être émoustillée par des dessins d’hommes nus de Boris Torres. Mes fantasmes reposent sur des attitudes, des regards, une intelligence ou un mystère ».

Une sensualité décalée, loin des stéréotypes, illustrée par une fascination passagère pour le personnage de Matthew McConaughey dans la série « True Detective ».

L’érotisme comme matière artistique

Cette mise à nu s’inscrit dans une démarche artistique assumée. Hamzawi est reconnue pour faire du sexe un ressort comique dans ses spectacles de stand-up, combinant analyse sociale et autodérision : « Sur scène, le sexe est l’un de ses ressorts comiques. L’humoriste évoque un imaginaire érotique où se croisent Matthew McConaughey, les crop-tops et une très bonne hygiène intime ».

Une tendance féministe assumée

Le magazine des Inrocks met en avant une démarche globale portée par des artistes féminines engagées : chanteuses, réalisatrices, comédiennes… Toutes interrogent le female gaze, cette réappropriation du regard féminin libéré du désir masculin.

La couverture du numéro est d’ailleurs signée par une photographe féministe, qui célèbre le corps féminin dans toute sa singularité.

Bérangère Krief : l’autre voix du plaisir joyeux

Dans un autre registre, mais avec la même volonté de libérer la parole, l’humoriste Bérangère Krief a récemment livré une interview audacieuse à la podcasteuse Lele O dans le cadre du Journal du Hard.

Elle y parle sans détour de son rapport au corps, à la jouissance, à l’intimité : « On peut dire d'une femme drôle que c'est la 'bonne pote', pas forcément celle que tu veux ken... Mais quelqu'un qui te fait rire, c'est très charmant. Rire, c’est presque orgasmique ! ».

Elle ajoute : « J’aime bien rigoler au lit, j’aime le sexe quand c’est joyeux. Quand est-ce que ça devient trop long pour moi ? 1h30, je dirais ».

Tableau comparatif : Les visions de la sexualité par deux humoristes françaises

Une parole collective sur l’intimité féminine

Le point commun entre ces deux artistes ? Une approche authentique, joyeuse et féministe de la sexualité. Toutes deux affirment haut et fort que le plaisir féminin mérite d’être raconté, représenté, et surtout vécu pleinement, sans honte ni cliché.

Une parole essentielle, à contre-courant de la pornographie formatée ou des injonctions patriarcales encore présentes dans les imaginaires collectifs.

Quand le rire réinvente le désir

Ce que nous enseignent ces témoignages, c’est que la sexualité féminine se vit aussi à travers le prisme de l’humour, de l’authenticité et de la joie. Une manière de revendiquer non seulement le droit au plaisir, mais aussi la liberté d’en parler, de rire, d’en faire une œuvre, une performance, un cri de liberté.

Le sexe et le rire, une combinaison révolutionnaire ? À en croire ces femmes de scène, c’est une évidence.