Le retour de Superman sur grand écran, sous la direction de James Gunn, ne passe pas inaperçu. Loin de l’image classique du super-héros américain, ce nouveau film suscite une vive controverse. Les accusations de « propagande woke » fusent, surtout chez certains mouvements conservateurs et d’extrême droite. Mais qu’en est-il réellement ? Nous avons analysé ce phénomène pour vous.

Un Superman au cœur d’une tempête médiatique

Dès l’annonce du projet, James Gunn, déjà connu pour son ton irrévérencieux dans Les Gardiens de la Galaxie, a été accusé de vouloir transformer Superman en porte-étendard d’idéologies progressistes. Les critiques parlent d’un « Superman woke », reflet de la culture militante actuelle. Mais pourquoi ce terme « woke » revient-il si souvent ?

La woke culture désigne une conscience sociale accrue face aux injustices systémiques : sexisme, racisme, homophobie, etc. Cette tendance est particulièrement visible dans les productions culturelles contemporaines, qui intègrent des thématiques inclusives et progressistes. Selon ses détracteurs, le Superman de Gunn ne fait pas exception.

Les accusations de “propagande woke” : fondées ou exagérées ?

Pour comprendre la polémique, il faut s’intéresser aux éléments du scénario pointés du doigt :

• La mise en avant des valeurs d’inclusion et d’acceptation.
• Des dialogues qui résonnent avec des problématiques contemporaines, comme la haine des étrangers.
• Un antagoniste (Lex Luthor) incarnant les dérives du pouvoir masculiniste et autoritaire.

Par exemple, l’un des moments phares du film montre Superman défendre non seulement les humains, mais aussi ceux qualifiés « d’aliens », un terme qui fait directement écho au débat sur l’immigration aux États-Unis.

Un retour aux sources… avec une dimension politique

Contrairement à ce que certains pensent, James Gunn ne trahit pas l’ADN du personnage. Superman a toujours été un symbole d’espoir et d’intégration. Créé par deux fils d’immigrés (Jerry Siegel et Joe Shuster), il incarne depuis ses débuts la figure de l’outsider accepté par la société.

Ce film renforce cette dimension allégorique en y ajoutant des clins d’œil à des enjeux actuels : discriminations, peur de l’Autre, montée des extrémismes. Une lecture qui divise mais qui s’inscrit dans une longue tradition de comics engagés.

Des thématiques sociopolitiques assumées

L’un des aspects les plus commentés du film concerne la manière dont il aborde :

La réaction de l’extrême droite américaine

Sans surprise, certains groupes conservateurs accusent James Gunn de « politiser » Superman. Sur les réseaux sociaux, hashtags et campagnes de boycott se multiplient. Pourtant, malgré ces attaques, le film cartonne au box-office et suscite un débat mondial sur la place de la culture populaire dans la société.

Krypto, la star inattendue qui booste l’adoption animale

Au milieu de cette controverse, un personnage fait l’unanimité : Krypto, le chien fidèle de Superman. Sa présence dans le film a eu un impact inattendu : une hausse significative des adoptions de chiens dans les refuges américains depuis la sortie du film.

Un phénomène déjà observé avec « Les Gardiens de la Galaxie 3 », prouvant que le pouvoir d’influence du cinéma peut avoir des effets très concrets sur la société.

James Gunn : un cinéaste engagé mais fidèle à l’esprit des comics

Avec ce Superman, James Gunn continue sur la voie qu’il s’était tracée : raconter des histoires spectaculaires sans renoncer à une profondeur thématique. Le film est à la fois une aventure épique et un miroir tendu à notre époque, qu’on adhère ou non à ses messages.

Un Superman vraiment “woke” ?

La réponse est nuancée. Oui, ce Superman parle d’inclusion, de justice et d’humanité. Mais ce sont des valeurs qui ont toujours été au cœur du personnage depuis sa création en 1938. Le vrai changement ? La société, plus polarisée que jamais, interprète ces valeurs comme des prises de position politiques.

Quoi qu’il en soit, James Gunn signe un blockbuster audacieux qui ne laisse personne indifférent. Et peut-être est-ce là, finalement, le véritable superpouvoir de ce film.